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  • Photo du rédacteur: Yeung Jerry - Préparateur Physique diplômé d'État
    Yeung Jerry - Préparateur Physique diplômé d'État
  • 8 déc. 2022
  • 5 min de lecture



Comment canaliser son agressivité pour avoir des entraînements plus productifs.

Nous nous mettons tous en colère car c'est là une émotion naturelle. Celle-ci n'est pas un problème en elle-même, mais elle le devient si elle n'est ni contrôlée ni coordonnée. La colère a été définie comme la réaction à un stress émotionnel consécutif à des événements irritants et dont la forme d'expression peut être intense, hostile ou violente, ou conduire le sujet à accuser une personne ayant fait quelque chose de mal.




Si la colère désigne une émotion, l'agressivité se réfère à un acte et peut être classée comme instrumentale ou réactive. Elle est instrumentale lorsqu'on dirige une activité intense vers un but spécifique et qu'on fait du mal ou qu'on inflige une blessure en tentant de réaliser cet objectif.

Par exemple, on pourrait être en train de faire des élévations latérales et, sans le faire exprès, heurter quelqu'un qui se trouve trop près.

S'agissant là d'un comportement orienté vers un but, c'est ce type d'agressivité qu'il convient d'exploiter au mieux afin de réussir dans son sport.


L'agressivité réactive a pour finalité de faire de mal ou de causer une blessure. Par exemple, si c'est votre tour d'utiliser la cage à squats et que quelqu'un vous passe devant, vous pouvez devenir agressif ou crier et l'incident se soldera peut-être par une empoignade physique.

C'est ce type d'agressivité qui cause souvent des problèmes et si la colère n'est pas systématiquement accompagnée d'un comportement agressif, un tel comportement est souvent consécutif à la colère.

Précisons, au passage, que l'hostilité est une disposition de la personnalité (et non une forme d'agressivité) et qu'elle a un lien plus direct avec la colère : des individus hostiles tendent à réagir de manière agressive à des situations données.


La rançon de l'erreur

Soulignons tout de suite que cela ne veut dire qu'on ne doit pas tirer parti de son agressivité dans le cadre de son entraînement. Certaines formes d'agressivité sont, en fait, utiles. Pouvez-vous imaginez en train de faire des squats tout en pensant à des petites fleurs ? Cela n'est sûrement pas la réponse. Ce qu'il faut plutôt viser c'est de canaliser l'énergie de l'agressivité pour qu'elle ne déborde pas dans d'autres situations. Si elle n'est pas cantonnée, elle peut conduire à un isolement social et entraver la performance, sans parler de l'éventualité de blessures potentielles.


Voici un exemple : vous avez deux gars que vous connaissez s'entraîner dans une salle de musculation. L'esprit de compétition entre eux les motivait pour accéder à leurs objectifs respectifs mais, un jour l'un d'eux développant facilement 140kg au développé couché, commençait à provoquer l'autre parce qu'il était un peu à la traine.

En vérité, celui-ci est habituellement capable de prendre aussi lourd que son ami, mais ce n'était tout simplement pas son jour.

Tandis que le premier continuait à le taquiner, ce dernier a visiblement "piqué une crise". Il s'est mis à charger des disques de 20kg sur la barre jusqu'à arriver à 180kg, soit 40kg de plus que son maxi.

Refusant de se faire assister, il a dégagé la barre d'un coup sec et, tandis qu'il la descendait vers la poitrine, il a ressenti tout d'un coup une déchirure au niveau de l'épaule. On ne l'a plus revu à la salle pendant un certain temps, probablement à cause à la fois de la honte ressentie et des séances de rééducation !


La morale de cette histoire ? Non seulement savoir gérer la colère peut améliorer la performance quand on peut concentrer cette énergie, mais cela peut aussi contribuer à prévenir les blessures et les échecs à l'entraînement.


Force psychologique

Parfois le désagrément est tel que la première impulsion est de réagir. En fait, très souvent, il semble bien plus facile de laisser échapper un geste violent que de se maîtriser. Il peut être facile de réfréner une réaction qui est si profondément ancrée dans notre physiologie et dans notre culture et c'est pour cela qu'être capable de contenir cette impulsion et d'éviter une confrontation, c'est faire preuve d'une force psychologique plus grande.


De plus, si vous y parvenez, il faut vous accorder une récompense, peu importe sous quelle forme mais quand vous arrivez à brider votre colère dans une situation potentiellement explosive, félicitez-vous.

Une autre façon d'envisager cette "récompense", c'est de vous dire que vous avez gardé le contrôle de la situation.

Ainsi, c'est vers le développement de vos muscles que vous avez orienté votre énergie. Faites le bon choix : retenez votre colère. Les techniques proposées dans "La prise de contrôle" peuvent vous y aider.


 

LA PRISE DE CONTRÔLE

  • RELAXATION. Une respiration lente et profonde détend efficacement le corps et permet de focaliser son énergie sur l'entraînement. L'exécution correcte implique de coordonner la respiration avec les contractions musculaires. Placez une main juste sous la cage thoracique, sur le diaphragme. À l'inspiration, le diaphragme s'abaisse et crée un appel d'air dans les poumons. Deux ou trois respirations profondes peuvent ralentir le processus physiologique d'intensification émotionnelle, consécutif à la colère.

  • VISUALISATION. Fermez les yeux en respirant. Voyez votre objectif se réaliser, étape après étape jusqu'au résultat ultime. Par exemple : visualisez la barre et sentez l'acier froid contre votre nuque tandis que vous prenez position dans la cage à squats. Prenez conscience de la tension, mais détendez-vous. Restez concentré sur la technique. Dégagez la barre qui faites vos reps lentement. Remettez la barre sur les supports. Atteindre ses objectifs de santé et de forme physique est une question de contrôle et d'équilibre : c'est aussi focaliser son énergie dans une direction bien précise - dans le cas présent, soulever de la fonte. Ça n'est certainement pas manifester une agressivité désordonnée et mal orientée.

  • CONTRÔLE DU DÉCLENCHEUR. Tout comportement a une cause et, naturellement, des conséquences. Si vous réfléchissez à ce qui a provoqué votre colère (le déclencheur) et à ce qui s'est alors passé, vous pourrez identifier et contrôler d'autres situations qui pourraient conduire à une exacerbation de cet état affectif. Les scientifiques ont identifié deux sortes de déclencheurs. Si on vous insulte, s'il y a provocation verbale ou geste obscène ou encore si on vous pousse physiquement, c'est un déclencheur direct. Quand à un déclencheur indirect, ce peut être une perception ou une interprétation erronée ou encore l'attribution à autrui de sentiments supposés. J'imagine que nous avons tous connu ceci : "Il m'a regardé de travers parce qu'il a un problème avec moi". Identifiez ces déclencheurs de façon à les reconnaître dès que vous commencez à vous mettre en colère. Comme vous avez déjà qu'un geste hostile dans une salle ne vous mènera à rien, vous pouvez amorcer vos techniques de relaxation et modifiez vos pensées sur ce qui se passe, une fois que vous aurez reconnu le déclencheur. Dans l'exemple ci-dessus, ce que vous avez perçu comme "un regard de travers" peut avoir plusieurs explications n'ayant peut-être absolument rien à voir avec vous.

  • REGROUPEMENT. Quand on est en colère ou contrarié, on doit également faire face à sa propre perception de l'événement. Parfois, cela peut amener à douter de soi comme lorsqu'on ne peut pas soulever une charge ou qu'on est incapable d'obtenir une congestion musculaire. Dans ces cas, regroupez ces pensées négatives et réorientez-les. Détendez-vous, élaborez des affirmations positives et répétez-les intérieurement jusqu'à ce que vous en soyez convaincu. Voici quelques exemples : - Je pratique le bodybuilding à fond et tout le monde a des jours "SANS". Mon partenaire a fait ce qu'il est censé faire et je suis content de pouvoir compter sur lui pour ça. Demain, je me concentrerai davantage et je croirai en moi-même pendant toute la séance." - Reprenez le dessus en disant des choses positives et qui vous dynamisent, du genre "OUI, j'ai la forme - au travail ! Allez, pousse cette barre ! Fais-la gicler ! Exploser !



RÉFÉRENCES :

- Kubistant, T. Mind pump : the psychology of bodybuilding. Champaign, IL. Leisure Press, 2008.

- Feindler, EJ. Guttman. J Cognitive behavioral anger control training for groups. 2006.

- Averill .JR. Studies on anger and aggression. Implications for theories of emotion. American Psychologist. 38: 1, 145-1,160-1998-2002.




Jerry YEUNG

Préparateur Physique "The Gym Tahiti"

Diplômé d'Etat BEES-1 Métiers de la Forme depuis 1998

IFBB Certified Advanced Bodybuilding & Fitness Trainer

Certified Trainer Institut Culture Physique Weider

IFBB International Judge

Plusieurs fois Champion IFBB en Bodybuilding National et International

  • Photo du rédacteur: Yeung Jerry - Préparateur Physique diplômé d'État
    Yeung Jerry - Préparateur Physique diplômé d'État
  • 10 nov. 2022
  • 5 min de lecture

Temoemoe VANFAU - IFBB Elite Pro athlete

Votre motivation faiblit ? Voici un guide en cinq points qui vous aidera à retrouver l'inspiration, à la salle comme à l'extérieur.

Aux premiers stades de la quête de l'hypertrophie, le corps réagit à absolument tout ce qu'il subit à la salle, et le simple fait de voir ainsi croître sa force et ses muscles représente en soi une motivation suffisante. Cependant, quand les progrès commencent à ralentir, on risque parfois de voir son enthousiasme diminuer aussi.

À long terme, il est essentiel de rester motivé si l'on veut optimiser le développement de la force et de l'hypertrophie. S'il vous semble que vous avez besoin, aux sens figuré, d'un bon coup de pied au derrière, suivez ces quelques conseils, et votre cerveau et vos muscles retrouveront toute leur motivation.



  1. Inventer un rituel de pré-entraînement. Comme dans tous les domaines de la vie, la performance est tributaire de la manière dont on se met en condition. Les bodybuilders qui se préparent selon un rituel qu'ils ont eux-mêmes établi constatent qu'ils sont beaucoup plus concentrés pendant la séance. Cette phase préparatoire vous permet de se consacrer à la tâche 100% et évite que lorsque vous débarquez à la salle en vous disant "Bon, je fais quoi, aujourd'hui ?" Ces rites sont extrêmement variables d'un individu à un autre et peuvent concerner la nutrition, la supplémentation, le moyen de transport, la méditation, les manières de s'échauffer et n'importe quelle activité ou changement de décor susceptibles d'aider à se concentrer sur son entraînement. Ce rituel doit vous permettre de consacrer toute votre attention et toute l'intensité dont vous êtes capables à votre séance.

  2. Tenir un carnet d'entraînement. Pour se motiver en bodybuilding, un des meilleurs outils sera de consulter tous les jours son journal d'entraînement. Si vous ne gardez pour le moment aucune trace de vos séances, il faut vous y mettre sans tarder. Il est extrêmement important de noter toutes les séries, les reps et les exercices effectués, de même que les charges utilisées. Un carnet d'entraînement représentera un cadre de référence indispensable, tout en permettant d'évaluer les progrès réalisés. En relisant ce carnet, vous comprendrez que la courbe de progression ne suit pas une pente ascendante spectaculaire et constante : au contraire, elle comporte plutôt une succession de pics et de plateaux. Si vous vous trouvez dans une phase critique, le simple fait de passer en revue vos séances peut suffire à vous re-motiver : en effet, vous vous rendrez compte, en le voyant inscrit noir sur blanc devant vos yeux, que vous avez déjà réussi à sortir de telles impasses dans le passé.

  3. Ne pas être esclave de ses entraînements. L'objectif de l'entraînement est de se mettre au service du corps, et non l'inverse. Beaucoup trop de bodybuilders se freinent eux-mêmes en essayant de suivre aveuglément un programme pré-établi au lieu de se concentrer sur le but à long terme, qui est d'améliorer son physique. Si l'on devient esclave de ses entraînements, c'est parce que l'on a perdu de vue ses véritables objectifs. Une partie du rituel de préparation consiste à vérifier si le protocole d'entraînement prévu pour ce jour-là est bien le bon. Avant chaque séance, demandez-vous si vous vous sentez fort aujourd'hui, ou bien est-ce que vous êtes un peu fatigué ? Évaluez également si vous avez complètement récupérer de la séance précédente. Le seul objectif d'une séance, c'est de stimuler l'hypertrophie, par conséquent, si vous n'avez pas complètement récupéré, vos muscles ne se développeront pas. Prenez un jour de repos, et revenez le lendemain motivé à fond et vous ferez alors une séance fantastique.

  4. Oser la différence. Quand on a l'impression d'être à ramasser à la petite cuiller à l'approche de la prochaine séance mais que l'on ne réussit pas à la laisser tomber purement et simplement (comme suggéré au n°3), on peut essayer de changer complètement de méthode d'entraînement. On effectuera par exemple des séries longues en super-sets, ou bien on choisira des exercices jamais réalisés auparavant pour les groupes musculaires prévus. On a également la possibilité d'effectuer du circuit training ou encore de matraquer un seul groupe musculaire, mais avec un nombre de séries important. Quel que soit votre choix, le simple fait de changer de rythme et de se concentrer sur la séance représentera un nouveau défi, tout en vous aidant à retrouver votre tonus.

  5. Mesurer et évaluer le niveau de stress. Le stress est l'ennemi de la récupération et de la croissance musculaire. Si vous suivez les conseils de IFBB Tahiti Magazine sur la nutrition et le repos, mais que vous avez malgré tout du mal à vous motiver, il se peut que vous souffriez de stress physique ou mental. Non content de diminuer la quantité de sommeil de qualité, le stress vide les réserves d'énergie et met à mal l'ensemble de l'organisme, entravant à la longue l'envie de progresser. Deux types de stress sont susceptibles d'entamer votre motivation :

  • Le stress physique : généralement causé par la consommation de drogues (y compris l'alcool), la maladie, les blessures ou des activités sans rapport avec l'entraînement. Si l'on veut combattre ce type de stress, il faut éliminer ou minimiser ces obstacles. Suivez ces conseils :

  1. Un mode de vie sain, sans drogues, avec pleins d'aliments naturels et de suppléments, de vitamines et de sels minéraux, représente la meilleure défense contre le stress.

  2. Ne vous entraînez pas si vous êtes malade, car la maladie empêche de bien récupérer.

  3. Étirez-vous et échauffez-vous correctement avant la séance.

  4. Si des activités sans rapport avec le bodybuilding, d'autres sports par exemple, épuisent vos réserves d'énergie, vous devrez décider combien de temps et d'effort consacrer à chacune. Si votre objectif est avant tout d'améliorer votre physique et votre santé, le bodybuilding devra être prioritaire.

  • Le stress mental : est souvent plus difficile à combattre que le stress physique. Pour combattre l'anxiété, il est indispensable d'en déterminer la cause : argent, problèmes relationnels, travail, etc. L'entraînement peut contribuer à soulager ces tracas si vous vous astreignez à suivre cette règle d'or, toujours laisser ses soucis au vestiaire. L'effort physique devrait permettre de relativiser tous les autres problèmes. Des techniques de relaxation comme le yoga, le sauna, la méditation et les massages peuvent également être utiles pour diminuer l'anxiété. Si le stress mental persiste sur de longues périodes ou constitue une gêne importante, prenez conseil auprès d'un professionnel.


Le langage du corps

Notre organisme envoie constamment des signaux en direction du cerveau. Bien souvent, pourtant, nous n'en tenons aucun compte, parce qu'ils sont incompatibles avec les objectifs que nous nous sommes fixés.

Pour devenir le meilleur bodybuilder possible, il est indispensable d'apprendre quand écouter ces signaux et leur obéir, et quand on peut les ignorer.

On s'efforcera de toujours rester à l'écoute de son corps et de tenir compte de ses messages. Rien ne compromet plus rapidement les progrès qu'une blessure ou le surentraînement, et ces problèmes surgiront d'autant plus volontiers que l'on aura négligé les avertissements envoyés par le corps.


Les jours où vous vous sentez au top de votre forme, profitez-en, poussez-vous à atteindre, voire à dépasser, vos objectifs. Les jours de fatigue, eh bien, c'est précisément de cela que parlent nos cinq règles de cet article pour la motivation.




Jerry YEUNG

Préparateur Physique "The Gym Tahiti"

Diplômé d'Etat BEES-1 Métiers de la Forme depuis 1998

IFBB Certified Advanced Bodybuilding & Fitness Trainer

Certified Trainer Institut Culture Physique Weider

IFBB International Judge

Plusieurs fois Champion IFBB en Bodybuilding National et International

  • Photo du rédacteur: Jerry Yeung Préparateur Physique-Diplômé BEES-1 depuis 1998
    Jerry Yeung Préparateur Physique-Diplômé BEES-1 depuis 1998
  • 19 oct. 2022
  • 6 min de lecture


Imaginez le scénario suivant : vous marchez dans la salle de musculation, conditionné mentalement et prêt à vous entraîner. Vous pouvez sentir l'adrénaline couler dans vos veines. Rien ne peut vous arrêter dès que vous saisissez la fonte dure et froide et que vous vous préparez à entraîner vos muscles vers de nouveaux progrès. Puis, en plein milieu de votre première série, la charge s'arrête, vos muscles commencent à vous faire mal et vous êtes forcé d'abandonner.

Pourquoi ? vous pouvez mettre ces effets sur le compte de la production d'acide lactique et vous savez que vous pourrez poursuivre votre entraînement après un bref repos.

Mais qu'allez vous penser si je vous disais que des modifications chimiques au niveau de votre cerveau pourraient avoir saboté votre séries ?

Vous voudrez certainement savoir si vous pourriez vous entraîner avec une telle fatigue, comment manger et quels suppléments prendre. Tenez bon pendant que j'étudie d'un peu plus près les recherches puis voyons les options dont vous disposez.



Voyons les choses d'un peu plus près

Avant de mettre en place des stratégies efficaces pour combattre la fatigue, vous devez avoir les connaissances de base du comment et du pourquoi de son apparition. Il existe différentes définitions mais le consensus général est que la fatigue est l'incapacité de maintenir la production de la force ou de la puissance au cours de contractions répétées ou soutenues.

À ce jour, deux types principaux de fatigue, périphérique et centrale ont été identifiés. La fatigue périphérique, dont les sources ont des origines telles que la perte d'énergie à partir de l'adénosine tri- phosphate (ATP) et du glyccogène (pour n'en citer que quelques-unes), a reçu de loin le plus d'attention.

Pourtant, la fatigue liée au système nerveux central (SNC) mérite un examen plus minutieux.


Par définition, la fatigue centrale est associée à des modifications spécifiques de la fonction du SNC qui ne peuvent pas être expliquées par le dysfonctionnement interne du muscle lui-même.

En guise d'explication, les chercheurs avaient avancé auparavant quelques vagues descriptions telles que

"la baisse de motivation su sujet" et "une altération de la transmission neurologique" qui sont peut être exactes mais également incomplètes. En outre, en tant que guerrier de la fonte engagé, la fatigue sera bien la dernière chose que vous tiendrez pour responsable de la diminution de votre motivation.


Les coupables

Parmi les différents neurotransmetteurs du corps dont le nombre dépasse la trentaine, trois ont été impliqués dans la fatigue du système nerveux central : la sérotonine, la dopamine et l'acétylcholine.

Le rôle de la sérotonine a recueilli le plus d'intérêt et plusieurs études humaines et animale indiquent que des augmentations des taux de sérotonine dans le cerveau sont associées à la léthargie, à une diminution de la transmission motrice et à une plus grande perception de l'effort pour la même charge de travail.

La production corporelle de tryptophane (acide aminé) semble être le principal coupable. Dans une étude, on a trouvé des taux de tryptophane deux fois plus élevés et ceux des acides aminés ramifiés (BCAA : Leucine, Isoleucine et Valine) diminués de pratiquement 20% chez des sujets venant de courir un marathon. Des résultats comparables ont été rapportés au cours d'activités d'endurance telles que le football et le ski de fond.


Dans des circonstances normales, le tryptophane circule dans le sang, vaguement lié à l'albumine. Toutefois, le tryptophane libre est rapidement transporté à travers la barrière hémato-encéphalique, mécanisme qui protège le cerveau de la diffusion de substances nocives dans le sang.

Comme les BCAA partagent ce même système de transport, les problèmes commencent quand le rapport entre le tryptophane libre et les BCAA dans le cerveau change. Quand le tryptophane monopolise l'albumine et que les BCAA dont vous avez besoin pour l'énergie ne parviennent plus au cerveau, cela aboutit à une augmentation du taux de sérotonine. C'est une sorte de double effet : non seulement un taux plus élevé de sérotonine arrêtera votre travail musculaire, mais tous les BCAA que vous prenez ne feront rien de bien.


Les solutions

La question évidente est la suivante : si le métabolisme des acides aminés jour un rôle au niveau de la fatigue du SNC, est-ce qu'une supplémentation peut aider ? Jusqu'ici, la réponse semble être non.

Les études préliminaires ne montrent aucun avantage au niveau de la performance avec la prise de BCAA.

Et n'allez pas penser que vous pourriez simplement doubler votre dose habituelle de BCAA. Les dosages élevés, nécessaires pour modifier le rapport entre les BCAA et le tryptophane, peuvent augmenter l'ammoniaque plasmatique qui peut devenir toxique pour le cerveau. Cela pourrait conduire à un déclin rapide de la performance physique et arrêter toute coordination.


Des activités brèves et forte intensité, comme le Bodybuilding, peuvent également causer une augmentation du taux d'ammoniaque, dont la production semble directement proportionnelle à l'intensité de l'exercice et est plus prononcée dans les fibres musculaires rapides. En plus, ce type d'activité facilite également la dégradation des acides aminés dont l'un des déchets est l'ammoniaque. C'est pourquoi je vous recommande encore de ne pas essayer d'utiliser de fortes doses de BCAA pour vaincre la fatigue du système nerveux central.


Revirement

Maintenant que vous avez une meilleure idée de ce qui peut contribuer à la fatigue, comment pouvez-vous l'enrayer ? Eh bien, vous ne le pouvez pas. Toutefois, vous pourriez être capable de la retarder suffisamment pour que cela fasse une différence appréciable au niveau de l'exercice et de la performance sportive.

À ce jour, plusieurs suppléments ont été présentés comme étant des éléments puissants pour lutter contre la fatigue.

Malgré l'habilité des campagnes publicitaires de nombreux fabricants de suppléments, seule une poignée de substances mérite notre attention. Au cours d'exercices courts et épuisants, la prise de bicarbonate de sodium (bicarbonate de soude) peut permettre aux muscles de supporter une plus grande accumulation d'acide lactique.

Cela compense l'habituelle chute de pH qui réduit considérablement la production de force musculaire. Mais il y a des inconvénients. Premièrement, la recherche à ce sujet a donné des résultats contradictoires. Deuxièmement, parce que le bicarbonate de sodium est surtout efficace pour des exercices épuisants d'au moins 1 à 2 minutes, son utilité pour les Bodybuilders est douteuse.

Cependant, je ne vois aucun problème à faire un essai ; vous n'avez vraiment pas grand chose à perdre, particulièrement à un dosage de 1,3g par 5 kg de poids de corps.


Beaucoup d'experts s'accordent pour dire que le supplément le plus puissant pour augmenter la performance lors d'exercices brefs et intenses est la créatine monohydrate. Le taux de créatine peut nettement diminuer (50 à 70%) pendant les 5 à 30 premières secondes d'un exercice intense et peut être pratiquement nul lors de l'épuisement.

Les sujets qui prennent de la créatine ont enregistré des réductions à la fois au niveau des concentrations d'ammoniaque et d'acide lactique à la suite d'exercices de fortes intensité, ainsi q'une augmentation de la puissance, de la force et du poids de corps.


De la fatigue à la reprise d'énergie

Les apports en hydrates de carbone avant l'exercice se sont avérés plutôt efficaces pour retarder la fatigue. La présence d'une quantité adéquate d'hydrates de carbone évite l'utilisation des acides gras lors d'exercices de puissance et d'endurance, et réduit la disponibilité du tryptophane pour la synthèse de la sérotonine. En fait, une étude a fait ressortir que l'ingestion d'une solution d'hydrates de carbone et d'électrolytes de 6% ou 12% compensait l'augmentation habituelle du tryptophane dans le plasma, retardant ainsi de plus d'une heure l'apparition de la fatigue.


Du point de vue de l'entraînement, l'amélioration de votre condition physique peut être l'une de vos meilleures armes contre la fatigue. Un entraînement cardio vasculaire régulier améliore non seulement l'efficacité de ce système mais aussi vos capacités de récupération lors d'exercices de forte intensité. En augmentant la capacité de votre corps à apporter du sang et de l'oxygène à vos muscles, vous bénéficiez d'une resynthèse plus rapide de l'utilisation des substrats énergétiques pendant la récupération.

Tant qu'il n'est pas fait à un niveau extrême, le travail cardio-vasculaire effectué en quelques séances hebdomadaires, accélère la récupération entre les séries.

Une autre option consiste à planifier votre programme annuel d'entraînement. En augmentant systématiquement le niveau de votre intensité pendant de brèves périodes au cours de l'année, vous pouvez provoquer des adaptations spécifiques qui amélioreront votre tolérance face aux substances qui génèrent la fatigue. En utilisant seulement une méthode d'entraînement aléatoire, vous ne pouvez pas y parvenir.


Tandis que les experts ont encore des doutes sur les causes exactes de la fatigue, nous savons qu'elle est directement liée au type, à l'intensité et à la durée de l'exercice et plus vous en saurez sur ce phénomène, mieux vous serez armé pour l'affronter. Bien sûr, nous finissons tous par céder à la fatigue musculaire, c'est inévitable. Mais la question à laquelle nous pourrons peut-être mieux répondre, c'est quand !



RÉFÉRENCES

1 - Jones, D.A. Human muscle fatigue: physiological mechanisms. Pitman Medical, London (Ciba Foundation Symposium 82): 178-196, 1981-2003.

2 - Davis. J.M, Bailey, SP. Possible mechanisms of central nervous system fatigue during exercise. Medicine & Science in Sports & Exercise 29 (1): 45-57, 2008.

3 - Bannister, E,W, Cameron, B.J.C Exercise induced hyperammonemia: central and peripheral effects. International Journal of Sports Medicine 11(Suppl 2): S129-142, 1998-2002.




Jerry YEUNG

Préparateur Physique "The Gym Tahiti"

Diplômé d'Etat BEES-1 Métiers de la Forme depuis 1998

IFBB Certified Advanced Bodybuilding & Fitness Trainer

Certified Trainer Institut Culture Physique Weider

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