La plupart des bodybuilders qui s'entraînent sérieusement ont compris qu'il est nécessaire de consommer des lipides pour rester en bonne santé. Voici une autre raison de ne pas éliminer totalement les graisses alimentaires : il a été prouvé que l'alimentation et l'exercice agissent sur les taux plasmatiques de testostérone et des études antérieures suggèrent qu'avec un régime hypolipidique (environ 20% des calories issues des graisses), l'organisme a moins de testostérone plasmatique qu'avec un régime riche en lipides (environ 40% des calories issues des graisses).
Cependant, il n'a pas été clairement établi comment l'apport alimentaire affecte le taux au repos de cette hormone métabolique.
Pour tester cette idée, des scientifiques de University Park en Pennsylvanie, ont demandé à 12 hommes d'effectuer des développés couché (cinq séries de 10 reps jusqu'à épuisement) et des flexions de jambes avec saut (cinq séries de 10 reps avec 30% de leur charge maxi sur une rep ou 1RM) avec deux minutes de repos entre les séries.
On a constaté qu'après avoir fait les faxions avec saut, le taux de testostérone des sujets avait augmenté de 15% tandis que celui des sujets qui avaient fait du développé couché, s'était élevé de 7%.
Pour les deux types d'exercices, le taux de cortisol n'avait pas varié. On a relevé des corrélations positives significatives pour ce qui est du taux de testostérone avant l'exercice et du pourcentage des calories issues des graisses ainsi que pour les taux de graisses saturées et mono-insaturées.
Cela veut dire que les sujets qui consommaient davantage de graisses saturées ou mono-insaturées, avaient généralement des taux de testostérone plus élevés après l'exercice. D'un autre côté, les chercheurs ont noté une corrélation négative entre les taux de testostérone et le pourcentage de calories issues des protéines, le rapport protéines/glucides et enfin le rapport graisses poly-insaturées/graisses saturées. En d'autres termes, les taux de testostérone avaient tendance à être plus faibles chez les sujets dont la consommation de protéines (en pourcentage de l'apport calorique) était plus élevée ainsi que chez ceux qui consommaient une proportion relativement plus importante de graisses poly-insaturées que de graisses saturées.
S'il est certain que le régime et l'exercice agissent sur les hormones stéroïdiennes, ils n'a pas été clairement établi s'ils pouvaient avoir ou non une répercussion significative en termes d'amélioration de la performance. La course à pied, le vélo et la musculation provoquent incontestablement une élévation du taux de testostérone.
Mais est-ce le pourcentage des macro-nutriments consommés qui importe le plus ou est-ce la quantité absolue de certains macro-nutriments ?
Ou encore, est-ce que le facteur déterminant est le pourcentage de graisses consommées (qu'elles soient saturées, mono-insaturées ou poly-insaturées) ou plutôt la quantité absolue de graisses dans l'alimentation?
Et qu'en est-il de la façon dont on s'entraîne ? Quelle que soit la question, on deviendrait fou si l'on cherchait à optimiser les taux sanguins de testostérone en essayant de trouver le rapport idéal des macro-nutriments. Mais s'il y a une conclusion à retenir de cette étude, c'est qu'il faut que l'alimentation reste équilibrée et que les graisses ne sont pas si mauvaises que ça ... anaboliquement parlant !
RÉFÉRENCE :
Volek, J.S., et al. Testosterone and cortisol in relationship to dietary nutrients and resistance exercise. Journal of Applied Physiology 82(1):49-54, 1997.