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  • Photo du rédacteur: Jerry Yeung IFBB Certified Personal Trainer since 1998
    Jerry Yeung IFBB Certified Personal Trainer since 1998
  • 16 juil. 2023
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 20 juil. 2023


Jerry YEUNG Préparateur Physique depuis 1998-Champion de France de Bodybuilding

Chaque jour, deux processus chimiques vitaux se produisent dans vos muscles. L'un est la dégradation des protéines et l'autre la synthèse des protéines.

Dans cet article, je vous explique la façon dont le corps construit les muscles et perd de la graisse, puis examiner ce qu'il faut faire en même temps.

1 - La dégradation des protéines désigne la décomposition des protéines en leurs plus petits composants, peptides et acides aminés.

2 - La synthèse protéique fait référence à la création de nouvelles protéines à partir de leurs plus petits composants.

Lorsque vous êtes en bonne santé et que votre régime alimentaire est fondamentalement sain, le tissu musculaire reste relativement stable . C'est-à-dire que l'ampleur de la synthèse et de la dégradation reste plus ou moins équilibrée et que vous ne perdez ni ne gagnez des quantités importantes de muscle dans votre vie quotidienne. (Techniquement, vous perdez lentement de la masse maigre en vieillissant.)

Pour que les muscles grossissent avec le temps, les taux de synthèse des protéines musculaires doivent dépasser les taux de dégradation des protéines.

C'est-à-dire que votre corps doit créer plus de protéines musculaires qu'il n'en perd. Chaque jour où cela se produit, vos muscles grossissent un peu.

Comment faites-vous pour que les taux de synthèse des protéines dépassent les taux de dégradation ?

Eh bien, vous devez prendre certaines mesures pour créer et maintenir cet état. Les tissus musculaires sont coûteux sur le plan métabolique - leur entretien nécessite un peu d'énergie - et votre corps ne les accumulera pas à moins que ce soit nécessaire.

La plus importante de ces actions est, bien sûr, l’entraînement de vos muscles. L'entraînement en résistance endommage les cellules musculaires, ce qui indique au corps qu'il doit augmenter les taux de synthèse des protéines pour réparer les tissus.

Cela ne les répare pas simplement à leur état antérieur. Cependant, il veut s'adapter pour mieux gérer le stimulus - l'entraînement - et ajoute donc de nouvelles cellules musculaires, augmentant la taille et la force des muscles.

C'est pourquoi les recherches montrent que la surcharge progressive est le principal moteur de la croissance musculaire.

Et quelle est la surcharge progressive, demandez-vous ? C'est simplement une augmentation progressive des niveaux de tension dans les fibres musculaires. Tandis que vous continuez de placer vos muscles sous des charges de plus en plus lourdes, ils continuent de s'adapter pour devenir plus gros et plus fort .

C'est pourquoi, en étant athlète naturel, vous devez devenir plus fort si vous voulez grossir.

Oui, les muscles peuvent devenir plus forts sans grossir (en raison de l'amélioration de l'activité neuro musculaire), mais cela ne peut aller aussi loin : il faut plus de fibres musculaires pour répondre aux exigences de votre entraînement.

Obtenir des pompes massives est amusant et peut être inclus dans une routine de musculation, mais des ensembles de «burnout» de haute résistance ne devraient jamais être la priorité.

Un tel entraînement provoque des quantités importantes de stress métabolique, qui contribue à la croissance musculaire, mais pas aussi puissamment que la surcharge progressive.

C'est pourquoi les personnes les plus développées dans les salles de sport sont généralement aussi les plus fortes que la majorité des personnes qui recherchent des séries de pompes avec des combinaisons de techniques, drop sets, giants sets, tri-sets, etc ...

Donc, votre objectif principal dans votre approche en musculation devrait être, d'ajouter du poids sur la barre au fil du temps.

Si vous ne le faites pas, vous perdez les avantages de la surcharge progressive et construisez peu de muscle indépendamment de tout ce que vous aurez faits (enfin, tout ce qui ne nécessite pas une amélioration chimique).

S'entraîner dur et surcharger progressivement vos muscles ne garantit toutefois pas leur croissance. Vous devez aussi manger suffisamment.

Vous avez probablement entendu dire que vous devez «manger gros pour devenir gros» et, comme beaucoup de maximes ancestrales de bodybuilding, ce conseil a une certaine valeur.

Vous devez manger suffisamment de protéines, ce qui fournit les matières premières nécessaires à la croissance des tissus musculaires, et vous devez consommer suffisamment de calories, ce qui garantit que la synthèse des protéines peut se produire avec une efficacité maximale.

Avant de revenir sur ces points diététiques, changeons de vitesse et examinons l’autre côté de la médaille de recomposition du corps : la perte de graisse.

Dans mon prochain article, je vous expliquerais sur la physiologie de la perte de graisse.


Jerry YEUNG est disponible pour animer des séminaires sur la nutrition et la préparation physique. Plus de renseignements prendre contact auprès de la rédaction : ifbbtahiti.mag@gmail.com

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    ifbbtahiti@press.commission
  • 30 juin 2023
  • 8 min de lecture

Depuis toujours le milieu sportif est confronté à des athlètes cherchant par tous les moyens à augmenter leurs performances physiques. La majorité de ces athlètes et des sportifs en général poursuivent ce but à force de travail et d'entraînement intensif ce qui fait l'essence même du sport. Cependant d'autres athlètes essaient de passer par des moyens illicites afin de dépasser leurs limites physiologiques et ont recours au dopage. La pratique du dopage a toujours été présente dans le milieu sportif depuis l'antiquité où les athlètes consommaient toutes sortes de mixtures à base de plantes, jusqu’à nos jours où les méthodes deviennent de plus en plus complexes. Le dopage est applicable durant toutes les phases d'une préparation physique depuis les séances d'entraînement jusqu'à la compétition en passant par les phases de récupération.Les méthodes de dopage ont beaucoup évolué ces dernières années avec l'utilisation de molécules beaucoup plus complexes que les produits utilisés jusque là par les sportifs.


En 1997 une équipe de l'université John Hopkins de Baltimore (Etats-Unis) a découvert une protéine synthétisée chez les mammifères et notamment chez l'homme dont le rôle est de contrôler la réparation et la croissance musculaire en bloquant la prolifération des cellules musculaires . La médecine s'est très vite intéressée à cette molécule en y voyant une cible potentielle dans de futures thérapies utiles au traitement de certaines myo dystrophies. En effet l'inhibition de l'activité de cette molécule pourrait permettre de prolonger la phase de prolifération des cellules musculaires et ainsi augmenter la masse musculaire et la force des patients traités.

MYOSTATINE, LORSQUE SE MUSCLER SANS S'ENTRAÎNER DEVIENDRA POSSIBLE ?

Cependant les médecins n'ont pas été les seuls à s'intéresser de prés à cette protéine car certains sportifs de tous horizons y ont vu une opportunité unique d'augmenter leur masse musculaire rapidement et de manière très intense. De plus, ces espoirs sont entretenus par des observations et des résultats scientifiques prouvés sur des animaux, dont l'activité de la myostatine a été bloquée, comme des bœufs ou des souris de laboratoires. Le blocage de l'activité de la myostatine augmente significativement la masse musculaire de ces animaux.

En 2004 un cas humain de blocage de l'activité de la myostatine sur un enfant a été observé en Allemagne. Les capacités physiques de cet enfant étaient sans commune mesure avec celles des enfants de son âge voire de certains adultes. Cette protéine représente pour certains sportifs la solution miracle pour dépasser leurs limites physiques.

La croissance musculaire chez l'homme.

Chez l'homme, la croissance musculaire ne peut pas être induite sur un muscle totalement indemne. Pour pouvoir initier ce processus, l'apparition de lésions dans un muscle est indispensable. En effet, le signal de départ pour la construction musculaire est l'inflammation provoquée par la rupture des fibres musculaires. Cette rupture cellulaire libère des molécules normalement uniquement présentes à l'intérieur des cellules dans le milieu extra cellulaire. Ceci déclenche une inflammation qui par une cascade de signaux et l'intervention de cellules comme les cellules satellites provoque la multiplication et le développement de nouvelles fibres musculaires. Ces nouvelles fibres sont alors plus grosses et plus résistantes que les anciennes.Ce processus continue jusqu'à ce que le muscle reçoive un signal pour stopper sa croissance. Ce signal est médié par la myostatine qui après différents signaux empêche l'activation des cellules satellites et donc la croissance musculaire. La myostatine exerce donc un contrôle négatif sur la croissance musculaire qui si elle n'est pas stoppée peut prendre des proportions excessives. Lors d'un travail musculaire intense, des micro lésions apparaissent au niveau du muscle sollicité ce qui entraine sa réparation et sa croissance. L'entrainement sportif permet donc d'initier la réparation musculaire menant à l'hypertrophie musculaire.

Anciennement connue sous le nom de « Growth differentiation factor 8 (GDF 8) », la myostatine est un facteur de croissance limitant celle des tissus musculaires. Elle s’inscrit dans la famille des TGF Bêta 1.

Il s’agit d’une protéine qui a une action directe sur la croissance en agissant sur les fibres musculaires. La myostatine se trouve ainsi dans les cellules des muscles.

Si la myostatine est trop faiblement présente, les muscles vont se trouver trop développés. Dans le cas contraire, si la myostatine est en quantité trop élevée dans le corps, la masse musculaire va se trouver insuffisante. C’est le cas par exemple pour les personnes souffrant d’insuffisance cardiaque : le cœur contient trop de myostatine.

Cette protéine est présente dans les cellules musculaires striées du muscle squelettique.

Les personnes se trouvant en manque de cette protéine présentent un aspect musculaire totalement hypertrophié à l’image des sportifs pratiquant la musculation de manière intensive.

Dans le cas d’excès de myostatine dans le corps, la personne, ou l’animal, va souffrir d’un réel retard de développement musculaire.

Le sport pratiqué de manière régulière peut faire baisser le taux de cette protéine dans le corps de manière concrète, tant dans le muscle squelettique que dans le cœur.

Plusieurs études ont été menées sur le fonctionnement du mécanisme naturel de régulation de la croissance musculaire par la protéine myostatine, en souhaitant trouver le moyen de bloquer son action, afin de parvenir à l’augmentation de la masse musculaire que ce soit chez l’humain ou chez l’animal.

L’hypertrophie musculaire provoquée par le trouble de la myostatine est due à la mutation du gène GDF8 qui se trouve dans le chromosome 2.

L’augmentation de la taille musculaire ne s’accompagne pas obligatoirement d’une augmentation de la force musculaire qui devrait l’accompagner naturellement. Le tissu graisseux qui est en rapport avec le muscle est très généralement de faible épaisseur.

Les porteurs homozygotes ou hétérozygotes ont les mêmes signes cliniques, qui ne dépendent uniquement que de la quantité de myostatine. Simplement, les homozygotes ont des muscles du double de la normale en termes de volume.

FOLLISTATINE

Les follistatines sont des protéines. Leurs actions interviennent dans la régulation fine des facteurs de croissance de la famille du TGF bêta, en agissant principalement sur les activines et les inhibes.

Leurs rôles sont d’inactiver les facteurs de croissance membres de la famille du TG bêta. Comment cela fonctionne-t-il ? Les follistatines se lient aux facteurs de croissance, affectant la quantité de ces protéines qui vont réussir à se fixer sur leurs récepteurs.

Leur propriété principale est d’agir de manière très proche de leurs lieux de production. La follastine se lie aux sous-unités béta a et b de ces protéines, d’une manière logique il faut donc deux follastines pour inactiver une activine et une pour une inhibine.

PEPTIDES ACVR2B (ACE-031) 1mg

Il s’agit (l’ACE-31) d’une protéine thérapeutique expérimentale. Son rôle est le renforcement des muscles et l’augmentation de la force. Son intervention est l’inhibition des molécules qui se lient à travers un récepteur de surface cellulaire qui l’on nomme activine type IIB Receptor (ActRIIB).

C’est en joignant une partie d’un anticorps humain avec une partie du récepteur ActRIIB humain que l’on parvient à former la protéine ACE-031.

La circulation libre de cette protéine ActRIIB élimine d’autres protéines du genre GDF-8 et aussi d’autres molécules de la même famille qui limitent la croissance et la force du muscle.

La famille de protéines TGF-8 bêta sert de déclencheur à la production de muscles. Elle intervient sur le déclenchement ou l’arrêt de la croissance musculaire.

En cas d’absence de ces molécules, (qui agissent en signalant grâce au récepteur ActRIIB), l‘augmentation de la masse musculaire se fait de manière impressionnante. Ce phénomène a été observé chez de nombreuses espèces, et plus particulièrement sur plusieurs espèces animales.

L’ACE-031 traite les muscles squelettiques et favorise la croissance musculaire en inhibant l’information de l’ActRIIB qui doit se lier aux protéines pour limiter la croissance des muscles.

Quand l’ACE-031 est lié avec ces protéines, l’interaction avec les récepteurs de l’ActRIIB se bloque et, de ce fait, la régulation sur la croissance musculaire ne s’effectue pas. Le muscle continue donc de se développer d’une manière importante.

Comme l’ACE-031 empêche les protéines GDF-8 (entre autres) d’agir sur la régulation de la masse musculaire par la transmission de l’information au récepteur ActRIIB, ses effets sur la masse musculaire maigre sont largement supérieurs à ceux des inhibiteurs de GDF-8 seuls (myostatine).

Études médicales sur inhibiteur de Myostatine

C’est à l’Université de Baltimore qu’a été découverte en 1997 une protéine synthétisée chez les mammifères (y compris chez l’Humain).

Son rôle est de bloquer la prolifération des cellules musculaires ce qui permet la réparation ou le contrôle de cette croissance musculaire.

Le corps médical a très rapidement vu un intérêt dans ce produit pour aider les personnes en traitement pour lutter contre la faiblesse musculaire ou la déficience de force. En effet, l’inhibition de l’activité de la molécule permettait d’envisager la prolifération des cellules musculaires.

Plusieurs méthodes d’inhibition de l’activité de la myostatine ont été développées. Le but de ces méthodes est d’empêcher la liaison entre la myostatine et son récepteur (ACVR2b), ce qui conduit au blocage de l’activité de la myostatine et donc à une augmentation de la masse musculaire.

Une des méthodes est de complexer la myostatine à une autre molécule avant que celle-ci ne se lie à son récepteur. Plusieurs molécules peuvent être utilisées dans ce but. Certaines sont des molécules endogènes naturellement présentes chez l’homme et qui jouent un rôle de modulation de l’activité de la myostatine. Une de ces molécules est la follistatine. Présente dans le sérum humain, cette protéine est un inhibiteur naturel de la myostatine.

Une autre molécule endogène permettant d’inhiber l’activité de la myostatine est le pro peptide de la myostatine.

Ce pro peptide présent dans la structure de la myostatine immature (latent myostatin) est clivé lors de l’activation de la myostatine. Par la suite, il va revenir se lier à la myostatine active et inhibera alors la liaison à son récepteur. Des peptides synthétiques identiques à ces peptides naturels sont utilisés par certains sportifs pour inhiber l’action de la myostatine.

D’autres molécules, qui sont produites naturellement par le corps humain, permettent d’empêcher l’interaction entre la myostatine et son récepteur. Il existe par ailleurs des anticorps anti-myostatine qui vont séquestrer et provoquer l’inhibition de sa liaison. Un autre produit, composé d’un site de liaison à la myostatine identique à celui du récepteur naturel couplé à un fragment d’anticorps humain, forme un récepteur soluble de la myostatine incapable de déclencher le signal conduisant au blocage de la prolifération des cellules musculaires. Une partie de la protéine de la myostatine susceptible de se lier aux récepteurs de la myostatine et de le bloquer sans pour autant déclencher les signaux intracellulaires provoquant l’arrêt de la croissance musculaire a été également produit de manière totalement artificiel en laboratoire de recherches.

UTILISATION EN DOPAGE

Au niveau des sportifs, le dopage génétique, c’est-à-dire les mises en conditions physiologiques optimales, a plusieurs objectifs. L’augmentation de la taille et de la puissance du muscle en est un, il y a aussi l’amélioration de la performance directe, et aussi, de permettre une guérison (en cas de lésion musculaire) plus rapide ou une récupération plus rapide et optimum afin de pouvoir reprendre l’entrainement à plus forte dose rapidement.

Le dopage biologique a donc nécessité de « s’attaquer » à trois points principaux : former plus de muscles squelettiques, augmenter la capacité d’oxygène dans le corps, et enfin, augmenter au maximum l’apport d’énergie.

Cette molécule a donc un réel intérêt au niveau des sportifs de haut niveau car elle est secrétée naturellement par les cellules musculaires squelettiques au cours du développement et à l’âge adulte. Elle est codée par le gène du même nom localisé sur le chromosome 2.

Elle joue un rôle important dans la régulation de la croissance musculaire. En effet, son intervention est réelle pour signaler l’arrêt de production de tissus musculaires ce qui consiste à empêcher une croissance démesurée des muscles.

L’intérêt pour le dopage génétique serait donc d’inhiber la myostatine. En prise intraveineuse, plusieurs méthodes sont étudiées pour bloquer (inhiber) l’action de la myostatine :

- Arrêter la myostatine active par des anticorps.

- Inactiver la myostatine par un propeptide synthétique (non produit par le corps).

- Augmenter l’expression d’inhibiteurs naturels de la myostatine comme la follistatine.

- Rendre inactif les récepteurs de la myostatine fixés sur les cellules squelettiques.

Ces inhibiteurs permettent donc d’inactiver la fonction de régulation de la croissance musculaire des muscles de la myostatine. Si cette fonction est inactivée, les muscles peuvent donc croître démesurément ce qui privilégierait la pratique de sports nécessitant une forte puissance musculaire comme l’haltérophilie ou le body-building ou tous les sports dans lesquels la puissance et la masse musculaire sont très importants.

La majorité des scientifiques est parfaitement d’accord sur le fait que l’inhibition de la myostatine chez les humains sera possible dans un avenir proche. De ce fait, toutes les organisations anti-dopage sont déjà au travail et se préparent à trouver des tests qui permettent de déceler le blocage de la myostatine.


Jerry YEUNG

Préparateur physique "The Gym Tahiti"

Diplômé d'Etat BEES-1 Métiers de la Forme depuis 1998

IFBB Certified Advanced Bodybuilding & Fitness Trainer

Certified Trainer Institut Culture Physique Weider




Bibliographie.

Godfrina McKoy et al. Expression of insulin growth factor-1 splice variants and structural genes in rabbit skeletal muscle induced by stretch and stimulation. Journal of Physiology 516:2:583-592, 1999

  • Photo du rédacteur: Yeung Jerry - Préparateur Physique diplômé d'État
    Yeung Jerry - Préparateur Physique diplômé d'État
  • 24 mai 2023
  • 5 min de lecture


Certaines personnes se posent des questions concernant sur leur progression en musculation, se rendent compte qu'ils ont du mal à progresser, qu'ils ne trouvent plus autant de pêche qu'ils le voudraient dans leur entraînement. On leur dit qu'il faudrait moins s'entraîner et de se reposer, mais vous avez peur de perdre du muscle.

Vous avez raison de vous poser cette question, car c'est l'une des plus importantes qui se posent à un culturiste. En effet, après une phase de progression initiale de deux ou trois ans, il n'est plus possible de continuer sur la même lancée. C'est ensuite qu'on voit la différence entre ceux qui ont su gérer ce problème et ceux qui n'ont pas su.

Les premiers s'améliorent chaque année, même si c'est seulement un peu, alors que les seconds sont en forme trois mois dans l'année et le reste du temps ne sont que l'ombre d'eux mêmes, car ils ne s'entraînent pas, ou trop peu.

Ils vont trouver de nombreuses raisons pour se justifier, mais en dehors des cas de décès ou de blessure grave, rien ne saurait être prétexte à arrêter l'entraînement, que ce soit un divorce ou la perte de son emploi.

D'un autre côté, c'est un fait que si tu t'entraînes trop dur pendant trop longtemps, tu vas aller vers le surentraînement, la fatigue et la démotivation. Donc, c'est là que tu dois te montrer intelligent, et décider d'une période durant laquelle, volontairement, tu ne vas pas vouloir progresser, mais conserver tes acquis.


C'est ce qui caractérise les grands champions. Chaque année, ils parviennent à se reposer suffisamment tout en conservant le maximum, afin de pouvoir repartir d'une très bonne forme durant la phase de progression suivante, au lieu de repartir de rien. C'est uniquement ainsi qu'on progresse d'une année sur l'autre.

Quel que soit ton niveau, bon, moyen ou mauvais, en réduisant ton entraînement dans des proportions notables, il est possible de conserver la plus grande partie de ton acquis.

Par exemple, si tu vas à la salle six fois par semaine, tu n'iras plus que trois fois, et au lieu de t'entraîner une heure, tu t'entraîneras 30 ou 45 minutes, ou alors une heure, mais moins intensivement, de te donner moins de charge, en répétitions, et d'augmenter les temps de repos. En un mot, te laisser récupérer !


Ce que je conseille en général, c'est d'essayer de progresser en volume en hors saison, de conserver sa forme pendant au moins 4 mois, d'améliorer sa définition et sa qualité musculaire les 4 mois suivants. Cela fait deux cycles de progression par an. On constate que ceux qui s'entraînent dur tout le temps sans prévoir le retour de manivelle vont finalement s'entraîner encore moins que ce qu'il faudrait pour se maintenir quand ils retombent. Il faut donc le faire par prévention. Dès qu'on constate qu'on moins envie, qu'on stagne, il faut volontairement faire une phase d'entretien. Quand on a vingt ans, c'est un moyen de progresser, quand on en a cinquante, c'est un moyen de se maintenir.


Il est important de ne pas arrêter de s'entraîner, parce qu'ensuite c'est très dur de revenir. Par exemple, pour six mois d'arrêt, il faut trois mois d'entraînement intensif pour reprendre. C'est long ! A trente ans, ce n'est pas trop dur, mais si on a passé la quarantaine, il peut arriver qu'on ne revienne jamais à la salle, alors que c'est là que ça devient vraiment important.


En effet, il n'est pas difficile de s'apercevoir que le culturisme est un des meilleurs sports qui soit pour conserver un corps jeune. On remarque que la plupart des sportifs s'arrêtent très tôt, tout simplement parce que beaucoup de sports ne peuvent pas se pratiquer au-delà d'un certain âge. Si tu vas sur un stade d'athlétisme, tu ne verras pas grand monde au-delà de la quarantaine. Pareil pour le foot, ou le rugby. Même le tennis, c'est dur, après 40 ans. Alors que chez les bodybuilders ou les powerlifters, on trouve que des super physiques jusqu'à soixante ans.

Il ne faut pas se leurrer après cinquante ans ce ne sera jamais que de l'entretien, mais ça ne veut pas dire que ce n'est pas important. Compare un gars de cinquante ans qui s'est entraîné toute sa vie avec un autre qui ne fait rien, tu verras la différence. Je pense qu'il est important de ne pas être déçu de soi après un certain âge.

De plus, le culturisme oblige à ne pas faire n'importe quoi : on ne peut pas mener la grande vie, boire, fumer, sortir tous les soirs. L'hygiène de vie s'ajoutant aux bienfaits de l'entraînement, on comprend que le culturisme soit la meilleure façon de rester jeune.

Mais pour cela, il faut savoir gérer son entraînement, ne pas penser qu'on va progresser toute l'année, se ménager des phases de repos pour préserver la progression future, ou simplement permettre le maintien d'une super forme le plus longtemps possible.


Durant cette période, ce que l'on peut faire, c'est cibler des petits muscles qu'on n'a pas l'habitude de faire et favoriser un peu le cardio. Tu peux par exemple travailler un peu plus le mollets, les avant-bras, ou les trapèzes, muscles qui sont mal travaillés en général, ou en profiter pour faire plus d'étirements. L'avantage des étirements, c'est que c'est douloureux, ça te permet de garder le goût de la difficulté.

En effet, quand on s'entraîne trop peu, on s'habitue à la facilité, on n'ose plus s'entraîner durement ensuite. On culpabilise et on est mal parce qu'on n'arrive plus à reprendre. Tes entraînements doivent être plus faciles, ça ne veut pas dire qu'ils doivent être "faciles".


En ce qui concerne le cardio, c'est aussi une façon de conserver le goût de l'effort, étant entendu qu'il ne faudrait pas dépasser 30 mn par jour. 15 mn, ça me semble bien, et par exemple, si tu fais un 2000 mètres au rameur de temps en temps, ça équivaut pour les cuisses à une série de 200 répétitions à la presse, ce qui n'est pas mal.

Mais attention de ne pas te prendre au jeu. Je connaissais un gars qui avait un excellent niveau en musculation et qui s'est mis au cardio parce qu'il avait été un peu obligé de réduire son entraînement. Il en est arrivé à faire 18 Km de course par jour. Résultat, il a tout perdu et il ne ressemble plus à rien.


Au niveau diététique, c'est pareil. Diminuer la surveillance alimentaire ne veut pas dire manger n'importe comment. Ça veut simplement dire que tu feras un peu moins attention, et que tu prendras peut-être un peu moins de suppléments, mais c'est comme pour l'entraînement, cela doit être calculé de manière optimale, afin de trouver le meilleur rapport entre la diminution de ton effort et la conservation de tes acquis.

Tu peux par exemple t'apercevoir qu'en t'entraînant 40% de moins tout en continuant la supplémentation, tu ne perdras que 10%, mais que si tu arrêtes les suppléments ou que tu t'entraînes 50% de moins, tu perdras 30%.

Quoi qu'il en soit, cela te prendra probablement des années pour définir au mieux ce qui te convient personnellement, mais sache que c'est aussi important que de savoir jusqu'où tu peux aller durant tes phases de progression.




Jerry YEUNG

Préparateur Physique "The Gym Tahiti"

Diplômé d'Etat BEES-1 Métiers de la Forme depuis 1998

IFBB Certified Advanced Bodybuilding & Fitness Trainer

Certified Trainer Institut Culture Physique Weider

Plusieurs fois titrés IFBB en Bodybuilding National et International

IFBB Tahiti Head Judge & International Judge

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