Détecter le « surentraînement »
Beaucoup parlent de surentraînement, et nous avons déjà tous croisé un mec qui s’entraîne un peu, mais qui fait des surentraînements tous les mois. Un vrai surentraînement plonge un sportif dans une réelle détresse avec des effets négatifs : diminution du sommeil, perte de l’appétit, diminution significative des performances, changement d’humeur et bien plus …
Un phénomène qui touche les sportifs de haut niveau, voir des sportifs qui s’entraînent vraiment très mal. Un week-end de repos ne suffit pas pour repartir de plus belle.
Nous n’aimons pas parler de surentraînement, mais plutôt de surmenage.
Une période de moins bien, où nous ne performons pas comme nous le souhaitons, une période où nous stagnons (attention que cela ne provienne pas du programme), une période où nous traînons des pieds pour franchir la porte de la salle, ou la piste pour courir, des petits bobos qui s’accumulent, et quelques repas qui dérapent. Autant de signes qui sont des alertes et qui vous préviennent que vous êtes à quelques pas de basculer vers une période encore plus sombre.
Si vous ne réagissez pas à temps :
• Le cercle vicieux se poursuit et vous tire de plus en plus vers cette tendance qui est contreproductive : difficulté d’atteindre son objectif, vous vous entraînez encore plus, vous vous fatiguez encore plus, vous régressez.
• Éloignement de l’objectif ou des objectifs : perte de motivation, augmentation du stress,
• Il est même possible de se dégoûter de son propre sport !
• Un risque de blessures accrues : moins de récupération, entraînement encore plus intensif (pour casser cette spirale négative), et un combat quotidien contre les « bobos » (pour ne pas s’arrêter).
→ Absolument rien de positif sur du moyen / long terme.
Si vous réagissez à temps :
• En mettant en place une à deux semaines de décharge, voir de coupure,
• En modifiant la façon de s’entraîner : en apportant des entraînements plus ludiques, moins contraignants.
• En prenant le temps de soigner les petits « bobos » : psychologiquement ça fera aussi la différence,
• Le cercle vicieux se brise,
• La motivation reviendra et de nouveaux objectifs arriveront dans votre nouvelle façon de vous entraîner,
• Le risque de blessures diminuera logiquement,
→ Vous perdez du temps sur l’instant T, sur le court terme, car vous allez couper une semaine ou prendre le temps, mais vous gagnerez du temps sur le moyen et long terme.
Conclusion
Il n’y a aucune recette miracle, et nous ne pouvons pas dire : faites ça, suivez ce protocole précis, vous ne vous blesserez jamais et vous ne connaîtrez jamais le surmenage. Vous êtes tous des individus différents, et qui réagissent différemment.
Comme dans la vie de tous les jours, nous connaissons tous quelqu’un à l’hygiène de vie déplorable, et cela, depuis des années, mais qui est toujours en forme et ne tombera probablement jamais malade, alors que d’autres personnes tombent malades, bien que rien ne les prédestinait à cela. Dans le milieu du sport, vous côtoyez ou vous avez déjà côtoyé un sportif qui mange mal, qui fait la fête tous les week-ends, et qui ne respecte aucun des points que nous avons vu au-dessus, et qui est toujours en forme, jamais sans blessures, et qui performe.
Cela s’appelle le talent et la chance. Ce n’est peut-être pas le plus travailleur. Tout va bien pour lui.
Mais jusqu’à quand ?
Vous n’êtes pas constitué comme lui, malheureusement, mais vous pouvez faire en sorte de travailler, et de faire ce qu’il faut pour être au top. Ce qui compte, c’est vous, pas l’autre. C’est votre performance, et pas celle de votre coéquipier ou de votre adversaire. Vous avez des objectifs, vous souhaitez les atteindre ? Alors, il faut mettre en œuvre tout ce qu’il faut pour y parvenir ! Mais …
Il faut savoir s’écouter. Réagir et adapter. Vous êtes peut-être en surmenage, vous êtes peut-être sujet à des petits bobos réguliers, vous êtes peut-être dans une phase de stagnation, mais vous fermez les yeux et vous poursuivez votre entraînement, car NO PAIN NO GAIN.
Vous tirez sur la corde, encore et toujours. Jusqu’à ce que cela casse. Combien de sportifs ont déjà sacrifié un an, deux ans de leur carrière sans jamais optimiser leur récupération, pour essayer d’atteindre leur objectif et qui se sont cassés les dents ?
Une blessure (non traumatique : par exemple une fracture) ? Patatra … c’est le drame, 1 mois, 2 mois, 6 mois, 1 an d’arrêt … 2 ans d’efforts sans vous écouter au final … repartir à 0 dans X semaines.
C’est une perte de temps inévitable ? Non ! Évitez si vous aviez fait ce qu’il fallait !
Je suis partisan de la longévité de l’athlète. Un athlète doit durer, performer et sans se blesser (traumatique ou non). Pour moi, une préparation physique est réussie lorsque l’athlète réalise une saison complète, sans blessures, sans « bobos » du quotidien qui usent psychologiquement, et qui prend plaisir sur le terrain et à l’entraînement. Pour moi, un athlète qui s’entraîne intelligemment est un athlète qui a compris cela et qui accorde de l’importance à la récupération, et à son intégrité physique.
Jerry YEUNG
Préparateur Physique "The Gym Tahiti"
Diplômé d'Etat BEES-1 Métiers de la Forme depuis 1998
IFBB Academy Certified Advanced Bodybuilding & Fitness Trainer
Certified Trainer Institut Culture Physique Weider
Plusieurs fois titrés IFBB en Bodybuilding National et International
IFBB Tahiti Head Judge and International
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